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Henri Le Sidaner (1862–1939)
Maison sur le canal à Douai, 1931


Figure majeure du post-impressionnisme français, Henri Le Sidaner a passé son enfance dans le Nord de la France, à Dunkerque.

On retrouve à travers cette toile, proposée aux enchères par la maison de ventes Tajan à Paris, le caractère intimiste qui caractérise nombre de ses œuvres. La figure humaine y est absente mais suggérée ; à l'abri des regards, le temps semble s'étirer doucement, au rythme lent des eaux qui s'écoulent inexorablement vers d'autres lieux.

Cette vision silencieuse et paisible est magnifiquement servie par la technique post-impressionniste : la touche est fragmentée et appliquée en relief, elle saisit les effets fugaces de la lumière. Grâce à la numérisation Artmyn, il est possible de saisir toute la subtilité des arrangements chromatiques, toutes les modulations du geste de l'artiste, la technique utilisée et la diversité des éléments représentés à travers cette composition. Le texte ci-dessous a été écrit pour accompagner l'immersion au cœur de la matière que nous propose la vidéo Artmyn. Une expérience qui nous permet de nous approcher de l'intimité créatrice du peintre.


Laissez-vous guider à la découverte de cette œuvre



Henri Le Sidaner (1862-1939)
Maison sur le canal à Douai, 1931
Huile sur toile, Signée en bas à gauche
55 X 65 CM - 21 5/8 X 25 9/16 IN.
70 000 - 100 000 €


« Nous sommes en 1931 dans la ville de Douai et les rues sont vides. Seuls les mouvements de l'eau qui bruisse, semblent animer le calme immobile du crépuscule. Pour décrire toute la déclinaison des reflets bleus et argent de l'arche et du ciel, Henri Le Sidaner utilise un pinceau plat et une touche fragmentée, dans la plus pure tradition impressionniste.

Au milieu de cette constellation de couleurs froides, se trouvent des façades roses et rouges qui réchauffent l'atmosphère. Là, sur le bord du canal, on devine la présence d'un estaminet – ces débits de boissons caractéristiques du Nord de la France, où l'on servait de la bière et où l'on vendait du tabac.

A renforts d'empâtements oranges vifs, le peintre y décrit une source de lumière puissante qui suggère la possibilité d'une présence humaine dans une scène pourtant dépourvue de représentation figurée. Cette impression est renforcée par la présence d'un rayon puissant qui se jette dans l'eau ondulante et qui nous invite à entrer dans l'intimité de ce lieu chaleureux. Une vision pleine de poésie qui évoque avec talent l'atmosphère d'une ville qui s'endort. »